Le ministère sénégalais de la santé a prévenu lundi que les hôpitaux de la capitale Dakar étaient « proches de la saturation » en raison de l’augmentation du nombre de patients atteints du COVID-19, et que le personnel médical surchargé risquait de s’épuiser.
Une situation sanitaire inquiétante
Ces dernières semaines, le pays d’Afrique de l’Ouest a connu une troisième vague d’infections virales, les cas passant de quelques dizaines par jour à la fin du mois dernier à environ 1 700 en juillet. La majorité des nouveaux cas ont été signalés par les responsables de la santé à Dakar, une métropole de près de trois millions d’habitants.
Ousmane Diallo, le directeur national des institutions de santé publique, a déclaré à Medias que la troisième vague était plus grave que les deux précédentes.
« Nous sommes surchargés et proches de la saturation à Dakar, avec environ 99 % des lits pleins », a-t-il expliqué, précisant que la ville compte 602 lits d’hôpitaux. Diallo a déclaré que le personnel médical de la capitale est « extrêmement fatigué et épuisé ».
Dans le reste du pays, le taux d’occupation des lits est d’environ 45 %. L’augmentation des infections à coronavirus entraîne également un retard dans l’obtention des résultats des tests COVID dans ce pays pauvre de 16 millions d’habitants.
Mamadou Ndiaye, porte-parole du ministère de la santé, a déclaré que les laboratoires étaient « débordés en raison d’une demande excessive ». Depuis le début de la pandémie, le Sénégal a enregistré plus de 57 000 cas, dont plus de 1 200 ont été mortels. On craint que la fête musulmane de l’Aïd al-Adha, au cours de laquelle de nombreuses personnes se sont rendues chez des proches, n’augmente le nombre de cas. Après une brève pause, la campagne de vaccination du Sénégal a repris samedi avec la livraison de 151 000 doses du vaccin de Johnson & Johnson. Jusqu’à présent, environ 640 000 personnes ont reçu au moins une dose de vaccin COVID-19.
Si la crise sanitaire s’aggrave, le Président Macky Sall a promis de bloquer les frontières et de limiter les déplacements internes. Jusqu’à présent, il s’est abstenu de mettre en œuvre des procédures sévères pour lutter contre le virus, comptant plutôt sur la responsabilité individuelle. Après les émeutes de mars, le couvre-feu et les restrictions de rassemblement ont été levés.